LA MAISON DE JACQUES COPEAU

 

La maison dans un écrin automnal depuis la salle Louis Pavelot © EP

 

UNE MAISON DE MAÎTRE DU XVIIIe SIÈCLE

L'ancienne résidence de l'homme de théâtre Jacques Copeau (1879-1949) date de la première moitié du XVIIIe siècle. Elle porte sur son fronton l'emblème du Théâtre du Vieux-Colombier dont Jacques Copeau fut créateur.

Antérieurement à son installation, la maison n'a connu que trois familles de propriétaires. À la veille de la Révolution française, elle appartenait à un chanoine de la Collégiale Notre-Dame de Beaune, descendant des seigneurs Berbis de Corcelles-lès-Arts, avant d’être cédée aux Guyot, lignée de juges d'instruction au tribunal de Beaune et propriétaires de jardins à Pernand. Rachetée en villégiature au début du XXe siècle par des artisans-boulangers franco-suisses, les Badoux, cette maison de maître fut vendue aux enchères à Jacques Copeau en septembre 1925. Elle devient la résidence principale de l’écrivain après sa courte incursion au château de Morteuil, à Merceuil. Une partie de ses comédiens, les Copiaus, le suivirent logeant chez l'habitant, dans les maison marquées à l'emblème des Deux Colombes (voir ci-dessous). C'est dans cette maison que Jacques Copeau a peaufiné l'idée de ce que pourrait être la décentralisation théâtrale en région. Celle-ci deviendra effective après guerre avec la création des Centres Dramatiques Nationaux (CDN) à Toulouse, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg ou Dijon...

Par héritage, la maison est revenue à sa fille aînée, Marie-Hélène Dasté puis à son unique petite fille, Catherine, née à Beaune en 1929. La maison est cédée en 2004 à Jean-Louis Hourdin, chef de troupe, prolongeant une filiation théâtrale issue de Copeau et des Copiaus. Elle est devenue en 2021, propriété de l’association Maison Jacques Copeau, porteuse d'un projet artisque et patrimonial axé sur la création, la transmission et la formation théâtrale.

 

VOCATION ET PROJETS

Lieu de mémoire labellisé Maison des illustres, la maison est ouverte au public pour des visites accompagnées. Celle-ci a été conservée en l’état depuis Jacques Copeau, en particulier la chambre-cabinet de travail de l'écrivain, sa bibliothèque et la chambre de son épouse Agnès Thomson, d'origine danoise. Un projet patrimonial vise à préserver la partie historique, redistribuer les locaux d’hébergement et la doter d’une structure permanente de travail, conciliant lieu de création et patrimoine face au vignoble inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.

 

JACQUES COPEAU À PROPOS DE PERNAND-VERGELESSES :

« Dans l’un de nos dialogues [Célébrations de la Vigne, du Vin et des Vignerons], je faisais dire aux comédiens s’adressant aux vendangeurs : je descends d’une colline tiède, abritée et souriante. Elle est couronnée de sapins. Ses maisons sont d’antiques pierres. Le soleil la chauffe et l’exalte. L’eau ne lui fait pas défaut. Corton l’épaule d’un côté. Et la route coule à ses pieds. Son vin blanc m’a déjà grisé. C’est la colline de Pernand. », Souvenirs du Vieux-Colombier, 1931.

 

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LES COLOMBES SUR LES MAISONS

À l'origine, simples pochoirs peints sur la porte des maisons où logeaient les Copiaus, le signe des Deux Colombes était l'emblème du Théâtre du Vieux Colombier (rue du Vieux-Colombier à Paris), reprenant une mosaïque de la basilique San Miniato al Monte à Florence.

Au village, il balise un parcours de six stations indiquées aujourd'hui par des céramiques :

- au-dessus du 6 rue Jacques Copeau (Michel Saint-Denis et sa famille)

- impasse de la mairie (Jean Dasté)

- 2 rue de Frétille (Alexandre Janvier et sa famille)

- 4 rue de Bully (Suzanne Bing et ses enfants)

- 19 rue de Bully (Marie-Madeleine Gautier).

Et à Aloxe-Corton :

- 9 rue Franche, Villa Louise (Jean Villard-Gilles et Amand Maistre et leurs familles).

 

La maison porte également l'emblème : à l'entrée rue du Crêt buchot et, sur son fronton, l'effigie est en métal, scellée en 1983 par les élèves du lycée professionnel Jacques Copeau, aujourd’hui lycée polyvalent du Clos Maire.

 

Les carreaux émaillés ont été façonnés par Alain Prudhomme, ancien potier à Reulle-Vergy, et inaugurés lors des premières Rencontres Jacques Copeau, fête de théâtre, de musique et de vin qui se sont déroulées entre octobre 1991 et octobre 2002.