AD VITAM AETERNAM

 

         Saturé autour de l'église où il était originellement implanté, le cimetière

communal a été transféré au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle en dehors

du bourg. Un simple mur chapeauté de laves délimite le nouveau lieu de

sépultures, en bas de la rue du Paulant, accolé au petit cimetière privé qui

dépendait du château.

          Les concessions sont établies dès 1867 pour les familles Gillet de Chalonge,

Mathouillet, Pavelot, Pralon, Renevey ou Lamarosse (monument central) dont les

tombes subsistent toujours. C'est dans cette partie aujourd'hui ancienne que se

situe le caveau de Jacques Copeau et, dans l'extension contemporaine, que repose

Graeme Allwright.

           Quant au cimetière privé où gisent châtelains, servantes et domestiques, il

fit office jusque dans les années 1940, parallèlement au cimetière communal. Telle

cette tombe d'une des employées portant l'épitaphe : « Elle nous a quitté après

50 ans d’un attachement et d’une amitié qui ne finiront pas » (Georgette Morel

1811-1872) ou celle de sœur Saint Ephrem (1838-1915), enseignante à l’école

privé fondée par le comte de Gravier face à la chapelle sud de l'église (voir 3).

Plan de 1855 de l'architecte beaunois Félix Goin indiquant d'un trait rouge l'emprise du cimetière autour de l'église.

La chapelle nord (a) est déjà construite. Sources : Archives départementales de Côte-d'Or.

 

En savoir plus...

 

Félix Goin, architecte chargé de la voirie à la ville de Beaune, intervint dans

de nombreuses communes dont Pernand-Vergelesses où il dessina la flèche de

l'église Saint-Germain et fit le choix de la toiture vernissée. À Beaune, on lui doit

notamment le théâtre à l'italienne et le bâtiment de la Caisse d'Epargne, place de

la Halle.

 

Malgré la récupération des pierres de bordure de l'ancien cimetière, des

pierres supplémentaires ont dû être acheminées de Beaune, « la pierre extraite

sur place s'étant trouvé mauvaise », aux dires de l'architecte. Le surcoût fut

répercuté aux 30 contributeurs les plus imposés, propriétaires à Pernand. Hormis

les conseillers municipaux, les femmes majeures, non mariées, divorcées ou

séparées... selon le régime municipal en vigueur sous Napoléon III.

 

Le préfet de Côte-d'Or entérina en février 1867 la fin des travaux et la taille

des concessions « Considérant que la moyenne des décès de la commune de

Pernand est de 7 [par an], pour une période de 5 années sur une population de

393 habitants, soit pour cinq ans 35 décès ». Soit une surface théorique de 176

m2 … mais étendue en réalité à 1170 m2 « taille plus que suffisante pour les

besoins du service ».

 

La rue du Cimetière, signalée au-dessus de l'église sur le plan de 1855,

disparaît au profit de la rue du « Pauland », caractéristique d'un « lieu humide »,

devenue depuis synonyme de « cimetière ».

Vue

Vue du cimetière privé à côté du cimetière communale créé en remplacement de celui qui entourait l'église

jusqu'au milieu du XIXe siècle.